Grand Trek Himalayen

Cette rubrique passe en revue les grandes étapes de la traversée du Népal de l'extrème ouest à l'extrème est.

C'est un retour d'expérience qui, nous espérons, vous donnera envie de découvrir de nouveaux horizons et vous permettra d'appréhender les principales problématiques et les principaux pôles d'intérêts de chaque partie. Bien évidemment nous sommes à votre disposition pour tous renseignements supplémentaires. Quand nous parlons d'équipe ou de staff, sa taille peut être variable en fonction du poids que chacun accepte de porter, du nombre de personnes et du niveau de confort, de toutes façons sommaire, que l'on choisira. Pour les zones où un guide est obligatoire, Mustang ou Tsum par exemple, vérifiez que votre guide soit bien détenteur de sa carte officielle.

Far Ouest :

De l'extrème nord ouest en face du Mont Kailash jusqu'à Simikot : le principal problème de cette région c'est son accessibilité. Il faut passer par Népalganj puis voler sur Simikot avec les aléas climatiques habituels. Partir dans le Far ouest ne peut se concevoir qu'avec une équipe (guide, cuisinier, porteurs ou muletier ....) ce sera donc plus cher que le tour des Annapurna. De Simikot on continue vers l'ouest, l'itinéraire suit une route de commerce bien marquée et bien fréquentée. Les Chinois ont construit une piste de leur frontière jusqu'à quasiment la Karnelie Khola; ils sont passés maîtres dans ce genre d'intrusion, la route étant d'abord un cadeau aux populations pour finir comme prétexte à une revendication territoriale. La vallée de Limi, vallée bouddhiste, est encore totalement préservée et il ne faut pas hésiter à prendre son temps dans les villages. La montée vers le Changwathang nous amène dans des paysages de grands plateaux tibétains. Tout au nord chacun pourra faire son itinéraire au gré de son inspiration, attention toutefois, faire le tour du Changwathang nécessite des porteurs car les mules ne peuvent pas passer sur un petit kilomètre. Le passage n'est absolument pas dangereux mais il n'est constitué que de gros blocs impraticables pour les mules. En faisant le tour du Changwathang, en redescendant sur Simikot côté est il y a une chaîne de montagnes, les Goraks Himal qui n'attendent que vous pour les explorer.

De Simikot au Lac Rara :

Cette partie se déroule uniquement dans le Népal des collines, donc une altitude plutôt basse et une chaleur plutôt haute. Il y a zéro touristes, nous avons traversé des villages où manifestement il y avait plusieurs années qu'ils n'avaient pas vu d'occidentaux. Il nous paraît étrange que ceux qui disent avoir fait l'intégralité de la traversée du Népal ne donnent pas un avis sur ce secteur. C'est un rare endroit au Népal où on sent une grande aggressivité vis à vis des touristes, le coût d'un emplacement de tente est exhorbitant, il est demandé jusqu'à 20 euros pour une tente "pipi"! La pression des locaux est telle que notre équipe dormait avec un couteau sous le matelas! Est-ce l'influence des Maoîstes, est-ce un pays de contrebande? La question reste ouverte... Les villages sont plutôt très sales et la chaleur oblige à y aller en début de printemps ou en fin d'automne. A partir du lac Rara on retrouve une ambiance plus habituelle. Le lac Rara est le plus grand du Népal, c'est un lieu protégé. Les amateurs d'oiseaux choisiront leur voyage en fonction des migrations. Toute cette partie demande un staff et a les mêmes problèmes de transport que le Far Ouest. De Gumgadi (lac Rara) ou à Jumla on peut revenir sur Népalganj en avion. Il faut se souvenir que Jumla a été un royaume puissant qui a par exemple envahit le Mustang.

Le Dolpo :

Toujours compliqué d'aller au Dolpo, seul l'aérien et ses aléas le permet. Le Dolpo et plus particulièrement le haut Dolpo est un des endroits les plus magiques du Népal; on peut varier les itinéraires... Le lac de Phoksumdo, la montagne de cristal, le village fortifié de Charka, la vallée de Do Tarap sont des endroits magiques parmi d'autres. Le Dolpo reste un lieu préservé. La religion Bön est encore très présente. Le monde des caravanes de yaks est toujours vivant. Il n'est pas exceptionnel de rencontrer le léopard des neiges, ou du moins de voir ses traces. Le Dolpo est vraiement un endroit très agréable pour marcher et le conseillons vivement pour ceux qui ont du temps. Ici aussi il faut un staff, il faut passer obligatoirement des cols à plus de 5000m et pour le haut Dolpo il faut un peu de sous pour la taxe de 50 dollars par jour et par personne.

Le Mustang :

Peut-être la plus belle montagne du monde. Le Mustang a été longtemps interdit aux touristes, ce qui lui a permis de garder ce patrimoine culturel et un mode de vie quasi intact. La piste qui le traverse maintenant n'apportera pas que du progrès. Il est obligatoire d'avoir un guide et de payer une taxe de 50 dollars par jour et par personne. Hélas, les guides sont rarement du Mustang et n'apportent guère d'informations culuelles. Le Mustang est beaucoup plus accessible que les régions plus à l'ouest. Il y a 20-25 mn de vol depuis Pokhara et 1 jour ou 2 de 4x4 par la piste. Il est dommage d'aller au Mustang sans descendre par le pays Thakali. Les villages sont très pimpants, la qualité des lodges très bonne, un bon moyen de revenir doucement vers la civilisation..

Les Annapurnas :

Le tour des Annapurnas est indiqué en détail sur quelques milliers d'agences....Aller dans la vallée de Naar et Phu en aller-retour  est en dehors des sentiers battus,  a gardé une ambiance très tibétaine et  en plus c'est très beau. On peut aussi traverser par le lac de Tilicho et le Mesokento, mais attention on change de difficulté et il vous faudra certainement un staff pour les 2 ou 3 dernières étapes. Si vous avez du temps évitez de rentrer par l'avion de Jomosom, essayez de profiter du pays Thakali, au moins jusqu'à Tatopani. Tatopani, Gorépani, Poon Hill est une succession de plusieurs milliers de marches.

Le Manaslu :

Le Manaslu, comme pour les Annapurnas, tout est indiqué chez tous les Tours Opérators. Il existe, touefois, un autre chemin plus au sud, plus sauvage et moins connu, l'itinéraire est plus physique et demande une équipe.

Le Langtang :

A la descente du Mansalu, on trouve la zone de l'épicentre du tremblement de terre de 2015. Si à Katmandou les traces du tremblement de terre sont peu visibles, c'est loin d'être le cas dans le Langtang. La traversée ouest-est du Langtang était peu fournies en hébergements, la situation ne s'est pas améliorée après 2015. Un détour par la vallée de la Tsum permet d'aller au pied des Gamesh Himal et de contempler une grande plaine d'altitude entourée de hautes montagnes. L'endroit est surprenant, le dernier monastère au fond de la vallée mérite le détour, mais nous avons été très touchés par la nonnerie sur le chemin du camp de base du Ganesh. Les nonnes vivent la haut dans un grand état de pauvreté mais dans une bonne humeur extraordinaire.

Le Gosaïkun :

De Thulo Syabru (est du Langtang), partir plein est par les lacs de Gosaïkun qui sont des lacs sacrés hindouïstes. L'itinéraire est très couru, c'est le trek le plus facile d'accès de Katmandou, le moins haut et le plus facile. La vue sur les Ganesh Himal et au loin sur le Manaslu est un des plus beaux panoramas de cette montagne. Au printemps, la descente vers le Népal des collines traverse des grandes forêts de rhododendrons aux multiples couleurs. 

La Rolwaling :

Traverser la Rolwaling, passer le Trashi Labsa et arriver sur le Khumbu est un trek engagé qui nécessite une équipe. La Rolwaling est un endroit préservé. Jusqu'au village de Na on traverse une grande forêt himalayenne primaire. La religion est bouddhiste avec des liens importants avec le monastère de Thamé au Khumbu. L'endroit bénéficie cependant d'aides occidentales comme par exemple une association basque qui restaure les ponts du secteur. Après Na la forêt disparaît et il faut remonter un grand glacier, passer un verrou rocheux, reprendre pied sur un autre glacier, le traverser pour arriver au Trashi Labsa. Du col il faudra encore deux jours pour arriver au Khumbu à Thamé.

Le Khumbu :

Tout a été dit sur le Khumbu. C'est la vallée de l'Everest et c'est la zone la plus touristique du Népal des montagnes. De Thamé la logique veut de passer par le circuit des cols , Ranjo pass, arriver au camp de base de l'Everest et redescendre toute la vallée jusqu'à Lukla pour l'avion et Jiri pour la voiture. La route Jiri-Katmandou qui avait été refaire par des Suisses a tenu très longtemps mais a été endommagée par le tremblement de terre de 2015. Le succès de la vallée du Khumbu est logique tant l'endroit est gigantesque et en dehors de notre échelle alpine. Il existe quand même des variantes ou des coins de vallées qui permettent de se donner une idée de l'ancien mode de vie des Sherpas.

Khumbu-Arun vallée :

On ne connait pas la route du sud à travers le Népal des collines; par le nord l'itinéraire est très alpin et très engagé. Jusqu'au Mera Peak, que l'on peut faire en passant, il y a des lodges. Après il faut une équipe avec porteurs exclusivement car les mules ne passent pas. L'altitude, le froid, les pentes raides en neige font que cet itinéraire est réservé à des montagnards déjà aguéris. Cet itinéraire est peu fréquenté et coûte cher évidemment. Le Baruntse, le Makalu sont splendides et paraissent tout près des camps de base. Plus on descendra sur Tuglimtar, plus on rejoindra le Népal des collines. La descente réserve une surprise : au moment où on pense arriver dans des altitudes plus modérées il faut regrimper au Shipton-la qui n'est pas un col difficile mais qui peut être un peu démoralisant après plusieurs jours de marche. L'aspect désagréable de l'endroit est les sangsues.

Vallée de l'Arun-Kanchenjunga :

Amateurs de sangues, de brumes et de mauvais temps, c'est la région qu'il vous faut. Rejoindre Taplejung par le Népal des collines présente assez peu d'intérêts car la culture Limbu a presque totalement disparue. Il existe maintenant un itinéraire par le nord, il reste sur cet itinéraire des passages "paumatoires" ou des rivières pas faciles à traverser. Il faudra, toutefois, une équipe. Pour les sangsues, tremper ses vêtements dans l'eau salée réduit leur agressivité. Attention la sangsue peut recracher, ce qui peut provoquer un empoisonnement du sang à traiter aux antibiotiques. Nous précisons que cet état de fait parce que nous l'avons vécu. Le camp de base du Kanchenjunga permet de voir la troisième plus haute montagne du monde. On ne voit le sommet que du camp de base, il faut en plus y arriver assez tôt pour ne pas qu'il soit dans les nuages. Le Jannu est plus aérien, plus impressionnant... quand il fait beau. Les lodges, en règle générale, sont sommaires. Après le camp de base nord et par le col du Selele, on rejoint le sentier qui part au Sikkim en Inde, marque de la fin du Grand Himalayan trek.

Viendra s'ajouter à la partie Népalaise, la partie Indienne de Shrinagar à l'est du Tsomoriri.